Aulas président du G14 ?

Jean-Michel Aulas, élu mercredi président du G14, a d'emblée annoncé sa volonté d'élargir "rapidement" le nombre de membres de ce lobby regroupant pour l'instant les 18 clubs les plus puissants d'Europe. Il estime que le G14 était "une force de proposition et non d'opposition".

JEAN-MICHEL AULAS, quels seront vos principaux axes de travail lors de votre mandat ?
J-M.A. : Il faut exprimer une volonté unanime de retrouver au sein du G14 une force et une représentativité élargie, une coopération et un dialogue permanent avec les quatre instances excessivement importantes en Europe qui sont la Fifa, l'Uefa, la Fifpro et la Commission européenne. Aujourd'hui, nous sommes des entreprises importantes avec des enjeux considérables. Nous devons pouvoir nous organiser comme l'ensemble des structures dans les autres secteurs d'activité. Il n'y a pas de tabous à envisager un certain nombre d'évolutions dans une gestion moderne des clubs de football.
L'élargissement du G14 est l'une vos priorités...
J-M.A. : Ma prise de fonction était liée à l'approbation par les membres du G14 de ce principe. Nous avons débattu du principe qui a été accepté. Je ne peux pas rentrer dans les détails dès à présent... Mais il s'agit de permettre au G14 d'avoir une assise beaucoup plus large en termes de clubs et de représentativité géographique elle aussi renforcée au travers d'un certain nombre de pays nouveaux.
Le G14 a souvent été en porte-à-faux avec le nouveau président de l'UEFA Michel Platini...
J-M.A. : L'arrivée de M. Platini, que nous avons apprécié et que nous apprécions en tant que président, est là pour conforter cette opportunité de développement et de relation dans une ère nouvelle.
Le fait que vous soyez tous les deux Français est-il une coïncidence ?
J-M.A. : Ma modestie devant probablement en souffrir, je n'ai pas sollicité ce poste. Je pense que dans le choix qui a été fait, la relation privilégiée qui peut s'instaurer avec Michel a été un élément fort. Je vais user de toutes mes compétences et forces pour se faire. Le G14 est une force de proposition et non une force d'opposition. C'est une très grande responsabilité. C'est un poste exposé et j'ai conscience qu'il est gourmand en termes de temps.
Pour Michel Platini, votre instance ne semble pas être un interlocuteur privilégié...
J-M.A. : J'ai mené d'autres combats difficiles. J'espère qu'ils aboutiront aussi. Michel Platini est un garçon intelligent. Il a montré tout son savoir-faire en arrivant à la tête de l'UEFA avec beaucoup d'intelligence et de réalisme. Je crois que c'est vraiment dans l'intérêt du football professionnel d'avoir aussi, à l'instar de la Fifpro qui regroupe de manière externe les forces de proposition des joueurs, une structure externe représentative et performante qui représente les intérêts des employeurs. La mise en place d'un paritarisme est indispensable à la réussite de l'UEFA et la Fifa.
Mais le président de l'UEFA n'a pas prévu de vous intégrer dans son conseil stratégique. C'est quand même vous couper l'herbe sous le pied ?
J-M.A. : C'est la raison pour laquelle nous avons ma volonté de nous transformer de manière très rapide. C'est l'organisme qui regroupe les clubs qui participent aux compétitions qui doit être l'interlocuteur. A nous d'être convaincant. C'est la raison pour laquelle nous entendons élargir le G14 rapidement.
C'est-à-dire ?
J-M.A. : Cela va aller très vite. Nous souhaitons pouvoir être efficace d'ici la fin de l'année.